Korentin Le Davay
le trio Baleer Bro fait revivre le trégorrois F-M Luzel. Korentin Le Davay chante le répertoire collecté au 19e siècle en compagnie de Jean Luc Thomas aux flûtes et Gab Faure au violon. Tous trois ont à cœur d' élargir le territoire de liberté de la musique traditionnelle pour mieux souligner sa pertinence dans le monde contemporain. Portrait d' un jeune chanteur paysan à la recherche d' un chemin en accord avec ses convictions.
« Je suis du Tregor » déclare celui qui pratique la culture vivrière sur son coin de terre à Guimaec « De Lannion à Morlaix, je reconnais le lieu que j'ai connu enfant. Je m’y suis construit un imaginaire ». Passionné par la langue bretonne qu' il étudie au lycée Diwan, il décide seul d'aller rendre visite aux « anciens à la maison de retraite de Carhaix pour me confronter au terrain » L'adolescent réalise alors qu' ils ne comprennent pas bien son breton. « ils ont été généreux ils m’ont laissé m' en rendre compte seul! » sourit-il. Qu'à cela ne tienne. Il sait désormais quelle langue il veut parler et approfondir ! « J'ai pris conscience que je pouvais atteindre ma terre par la langue populaire » Un atelier chant sur le Collectage dirigé par Krismenn le conforte dans ses choix « Je suis arrivé au chant par la poésie l écriture et la langue ».
Doté d'un heureux tempérament, l aspirant chanteur est bien accueilli dans le milieu trad. On l encourage . C'est aussi l'époque où il crée le duo Elgin " Au lycee, il y avait beaucoup de musique". Suivra le collectif war sav qui écume les festou noz « dans le chant à danser, il y a une priorité sur l'énergie, sur le faire ensemble. Or le collectif est la grande histoire de ma vie! « Dit celui qui continue le kan ha diskan, les veillées et chante dans des balades trégoroises faisant vivre l' esprit du Baleer bro qui « permet de rester local »
Pour autant, c'est le répertoire à écouter qui a ses faveurs «Cela demande une énergie différente, on met l'histoire en premier. ça touche à l'amour des mots et à l'imaginaire. C'est un chant de liberté, on peut y mettre du silence ou appuyer les mots. On est plus libre que dans le chant à danser mais c' est plus difficile » Il le sait : Trop peu de locuteurs pour apprecier la langue bretonne dont il est une des voix. lorsque le musicien voyageur Jean Luc Thomas lui propose le projet sur Luzel il est ravi. « Une rencontre importante qui m’a donné confiance ». Celui qui voulait devenir maraîcher, cultive aujourd’hui un art de vivre en accord avec ses idées ici dans le Trégor. Il passe du champ au chant. Il fourmille de projets déclenchés par les rencontres dans un Tregor foisonnant . Il suit son chemin
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